Connect with us

UWH

Alexis Launay : Une vie de sacrifice, ou plutôt de priorité !

A la découverte du capitaine des U24 1/2

« Tu me dis viens, on y va, tu mets un palet au milieu de l’eau et tu mets les meilleures équipes du monde en face de moi avec mes coéquipiers, je signe tous les jours pour que ça soit mes journées. »

Originaire de Bretagne, Alexis Launay débute le hockey il y a maintenant 11 ans, dans le club du PCSM situé à Pontivy. Sportif dans l’âme depuis son enfance, le jeune capitaine U24 découvre le hockey subaquatique grâce à une initiation organisée par le club de Pontivy. Après avoir essayé cette nouvelle discipline plusieurs fois, celui qui a débuté par la natation bascule vers la pratique du hockey.

« Tu essayes une fois, deux fois, tu vois que c’est un sport très compliqué quand tu l’appréhendes la première fois et du coup ça donne envie d’y retourner pour essayer de comprendre et à la fin tu finis par être mordu et puis tu vis pour ça du matin au soir. »

Ce qu’il a le plus apprécié dans ce sport à ses débuts, c’est ce côté à la fois collectif et individuel une fois dans l’eau face au palet.

En 2019, Alexis découvre le haut niveau et surtout les équipes de France. Il est sélectionné dans l’équipe U19 et part représenter son pays à Sheffield, lors des championnats du monde jeune.

Un an plus tard, il part à Rennes pour mener à bien une formation de 5 ans en kinésithérapie. Cette décision et ce choix d’orientation professionnelle lui ouvrent les portes d’un des plus grands clubs de hockey subaquatique français, le RSSM.

Aujourd’hui, celui qui joue désormais en équipe première, participera cet été pour la seconde et dernière fois de sa carrière, à l’âge de 23 ans, à des championnats du monde jeunes. Pour sa dernière, le joueur Rennais et capitaine des U24 espère la médaille d’or !

Afin de mettre toutes les chances de son côté, l’étudiant doit faire des « sacrifices » ou plutôt il doit prioriser la rigueur, la discipline et le travail acharné pour réussir à être au meilleur de sa forme une fois arrivé en Malaisie. Cet athlète de haut niveau préfère s’entraîner environ 15 à 20 heures par semaine chaque semaine plutôt que de sortir en boîte de nuit ou regarder la télévision.

« C’est comme tout, tu définis des axes de priorité. C’est-à-dire que oui, tu pourrais te dire je n’ai pas le temps de m’entraîner, maintenant tu revois ce que tu as dit en début de saison. Tu veux être champion du monde, au lieu de poser devant Netflix le soir, eh bien tu vas t’entraîner. Au lieu de sortir le jeudi soir avec tes potes et finir chiffon au milieu d’une boîte de nuit ou d’un bar, tu dis aux gars désolé je ne viens pas ce soir et puis je vais m’entraîner. »

Pour Alexis, le sport est également une occasion de se libérer mentalement, de se retrouver dans une bulle, là où il sent le mieux. Des heures de sacrifice, mais qui finalement sont aussi un plaisir « c’est un sacrifice sans en être un ».

C’est en ce qui concerne l’organisation que le capitaine U24 rencontre quelques complications. Entre les entrainements deux fois par jour toute la semaine et sa vie d’étudiant en kinésithérapie, l’étudiant doit s’adapter pour optimiser au mieux sa préparation pour les mondiaux. Enième difficulté, le hockeyeur reçoit son emploi du temps uniquement en fin de semaine. Dans ces conditions difficile de prévoir ses journées, il doit anticiper au jour le jour.

Malgré une école qui reconnaît le statut de sportif de haut niveau, en tant que joueur de hockey subaquatique, Alexis ne dispose d’aucun aménagement d’emploi du temps.

Pour mieux comprendre le quotidien de ce capitaine international et étudiant, nous avons décidé de suivre une de ses journées pendant 24 heures.

24 h avec le capitaine des U24 2/2

Alexis commence sa journée aux alentours de 7 h 30. Une fois que son réveil retentit, le capitaine commence par prendre un grand verre d’eau et réalise qu’il aurait préféré rester couché un peu plus longtemps.

« La première chose que je fais, c’est boire un verre d’eau et je comprends que je n’ai pas assez dormi. »

Il enchaîne tout de suite avec un café, suivi d’une séance de réveil musculaire et mentale en faisant 30 minutes de vélo. Une fois sa séance de home-trainer terminée, il attaque son petit déjeuner, composé d’une omelette, de 1 ou 2 fruits accompagnés de fromage blanc.

« Il faut savoir que le matin, j’aime bien manger. »

Après sa routine matinale, il se prépare pour partir à 8 h 45 de chez lui pour se diriger vers son premier cours de la journée qui commence à 9 h. À midi, fin de matinée pour l’étudiant de 22 ans, il est temps pour lui de commencer sa première séance de sport. Au programme de ce midi, 2 heures de travail de « qualité physique », l’objectif étant d’être à 100 % de ses capacités lors des Mondiaux 2024.

À peine son entraînement fini, il enchaîne directement avec un repas express. Que ce soit sur le chemin du retour ou au début de son cours, Alexis n’a pas le temps ni la possibilité de se poser pour prendre le temps de manger. C’est la seule solution pour continuer à s’entraîner. Pour faciliter son rythme chargé, l’étudiant prépare tous ses plats à l’avance.

« Je cuisine pour 2/3 jours. »

Après deux heures de cours, de 15 h à 17 h, le capitaine retourne chez lui pour reprendre des forces et préparer son 2e entraînement de la journée.

Avant de passer à la dernière partie du quotidien de ce joueur international, voici quelques réponses qu’Alexis nous a offertes lors de son interview.

  • Qu’est-ce que tu as ressenti en apprenant ta sélection ?

« Forcément, tu es content. Déjà, tu es content parce que ça veut dire que tu fais partie des meilleurs de ta génération dans ton sport, donc dans ta passion, et tu vas représenter les couleurs de ton pays à l’international dans ce qui te passionne. De base, je préparais un mondial dans l’objectif que nous nous étions fixé, je ne me pose pas la question de savoir si au final je suis pris ou pas, ça vient après. »

  • Comment ça s’est déroulé pour toi la sélection ?

« On arrive dans l’optique de travailler, même si oui, il y a une pression des sélections, parce que forcément, on a envie de montrer qu’on est meilleur que le copain qui est à côté. Même si ce sont des adversaires pour certains, quand tu es en catégories jeunes, au final, tu apprends à les connaître et puis ça devient des amis. On a l’envie de créer quelque chose de collectif, en se disant bah même si à la fin du week-end je pars, j’aurai apporté quelque chose au groupe sur ce week-end-là. »

  • Comment as-tu réagi à l’annonce de ton capitanat ?

« J’ai une vision du capitanat qui est un peu différente des autres, c’est-à-dire que pour moi ce n’est pas un objectif en soi pour un joueur d’arriver capitaine, parce que le capitaine au final ce n’est pas celui qui va sauver l’équipe, ce n’est pas celui qui va jouer pour les autres. Je pense qu’au final, c’est plutôt un joueur qui va pouvoir lier le collectif du groupe, et faire l’échange entre coachs/joueurs et pouvoir, quand il le faut déceler, certains aspects qui peuvent ressortir lors d’un mondial. Après, il y a toujours cette fierté d’arriver capitaine, parce que tu as un groupe à côté de toi qui a pour objectif d’être les meilleurs du monde. »

  • Comment as-tu réagi à la proposition d’être capitaine ?

« J’ai eu besoin d’un temps pour réfléchir, pour me poser la question, pas vis-à-vis de moi, mais vis-à-vis du groupe, est-ce que je suis la personne la plus apte et la plus adaptée pour le groupe ? »

  • Est-ce que tu réalises que tu pars faire les championnats du monde en Malaisie ?

« En Malaisie peut-être pas, parce que je ne suis jamais allé dans les pays asiatiques et à l’autre bout du monde comme ça. Après, est-ce que je réalise que je vais faire les championnats du monde ? Oui, parce que j’ai déjà vécu ça avant par rapport à Sheffield. Ce n’est pas ma première sélection pour un championnat du monde. Je pense que pour Sheffield, je n’étais pas préparé de la même façon et que là, il y a eu la mise en place de beaucoup d’étapes et beaucoup de choses qui font que tu es vite dans le bain afin de comprendre ce qu’il va t’arriver, pourquoi tu t’entraînes et pourquoi tu sacrifies autant de choses pour cet objectif-là. Oui, je me rends compte que dans un mois et demi, on décolle.

On se rend compte que l’on y va, mais on ne se rend pas compte que le calendrier avance si vite. Au début, tu te dis : Vas-y, il y a le temps, tu arrives en septembre, tu te dis : Il reste encore une saison et là, tu arrives à la fin de l’année scolaire : Putain, c’est dans un mois et demi ! Je pense que la semaine avant le départ, je vais me dire : Ça va, on est encore large. »

Une fois rentré chez lui à 18 h, Alexis prend un repas, ou plutôt un encas qui lui permettra de tenir pour son 2e entraînement, qui se déroulera cette fois-ci dans l’eau. Au programme de la soirée, 1 h 45 d’entraînement divisé en deux parties. Pour la première partie, 1 h de nage, suivie de 45 minutes de hockey subaquatique en seconde partie d’entraînement.

Une fois l’entraînement terminé, c’est l’heure pour le capitaine U24 de rentrer chez lui, prendre son dernier repas de la journée. Aux alentours de 23 h, il est temps pour Alexis de se coucher, en attendant de recommencer le lendemain.

Click to comment

Laisser un commentaire

Advertisement equipement

Viens nous suivre sur Facebook !

More in UWH

En savoir plus sur UWH News - Le média du Hockey Subaquatique

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture