Québec 2018, finale des championnats du monde, deux des meilleures équipes mondiales s’observent de chaque coté du bassin avec une seule idée en tête : le titre suprême. Ce qu’elles ignoraient, c’est que ce combat serait l’un des plus longs de l’histoire…UWH News revient sur ce match de légende.
Le signal retentit, les lionnes sont lâchées dans l’arène, et on sent dès les premiers coups de palme qu’un titre mondial est au bout. Dans la première partie de la première période, les joueuses se rendent coup pour coup, mais l’ouverture du score sera pour les britanniques, qui à la suite d’une grosse progression collective coté gauche, voit Sam Marlow pousser le palet dans les buts. Le ton est donné.
Nouvelle-Zélande 0 – 1 ( 8′) Grande Bretagne
Les Néo Z ne perdent pas de temps, et prennent un temps mort direct après ce but. Et ça paye puisque pendant 3 bonnes minutes, les British ne voient pas le jour, et subissent les coups de boutoir récurrents des All blacks. Finalement lors d’une percée plein centre, une joueuse anglaise fait faute devant son but. Alexandre Davion, l’un des arbitres de la rencontre est formel : Arrêt irrégulier, penalty ! Habilement transformé par Claire George.
Nouvelle-Zélande 1 (11′) – 1 (8′) Grande Bretagne
On pourrait croire que l’égalisation aurait éteint les ardeurs Néo Z :Oh non ! La pression continue, et le scénario parfait se concrétise puisque Rebecca Gatland inscrit un deuxième but au forceps, juste avant la pause ! 2-1 pour les blacks.
Nouvelle-Zélande 2 ( 11′ ; 14′) – 1 (8′) Grande Bretagne
On sent que le coach a donné de la voix à la mi-temps coté GB puisque la deuxième période s’équilibre totalement, et c’est même les GB ladies qui deviennent de plus en plus dangereuses, dans un match à la fois engagé, et propre (oui oui, c’est possible !) puisque la première prison n’intervient qu’au bout de 23 minutes de jeu ! Or trois minutes plus tard, les Kiwis prennent une nouvelle prison, qui va leur coûter cher cette fois puisque elles vont finir par céder, avec Fiona Maynard à la conclusion. 2-2.
Les NZ voulaient plier la finale dans les dernières minutes, mais la défense adverse était pas trop ok sur ce scénario, et à tenu bon : direction l’overtime. Dix minutes de bonheur en plus !
Nouvelle-Zélande 2 ( 11′ ; 14′) – 2 (8′ ; 26′) Grande Bretagne
Pour cet overtime, comme on dit souvent, fallait pas partir pisser ! Les Kiwis mettent la pression de nouveau sur les Britanniques, et 35 secondes plus tard, but express signé Abby Vorstermans ! Ah ben ça traîne pas hein…
Nouvelle-Zélande 3 ( 11′ ; 14′ ; 31′) – 2 (8′ ; 26′) Grande Bretagne
A la suite de ce but, les anglaises se réveillent et ont les crosses qui chauffent, malheureusement elles subissent une contre-attaque à la fin de la première période et Rachel Arbuckle fait le break. Changement de coté !
Nouvelle-Zélande 4 ( 11′ ; 14′ ; 31′ ; 34′) – 2 (8′ ; 26′) Grande Bretagne
On entend souvent parler du « Fighting spirit » anglais, le voici mis en situation. 2nde période de l’overtime, les GB ladies partent au but comme des furies et progressent rapidement par le centre dans le camp des blacks. Le palet se retrouve esseulé aux 3mètres, mal défendu par les blacks, et la sanction est immédiate, réduction du score !
Nouvelle-Zélande 4 ( 11′ ; 14′ ; 31′ ; 34′) – 3 (8′ ; 26′ ; 36′) Grande Bretagne
Plus qu’un but à remonter pour y croire encore, c’est possible… D’autant plus quand le courant va dans leur sens. A 2m30 de la fin, Emma Rae prend 2 minutes de pénalité coté Kiwis. Une aubaine comme celle la, on en a pas 50 dans une carrière : c’est LE « power play » à concrétiser. C’est alors qu’à la suite d’une percée plein centre, tandis qu’Emma Rae était sur le point de revenir en jeu, Sam Marlow égalise. Les joueuses exultent, le spectateurs s’enflamment, les commentateurs n’en reviennent pas, et la sentence est irrévocable : mort subite !
Nouvelle-Zélande 4 ( 11′ ; 14′ ; 31′ ; 34′) – 4 (8′ ; 26′ ; 36′ ; 39′) Grande Bretagne
Pour cette fin de finale, il ne fallait pas être cardiaque, car les deux équipes donnaient tout pour remporter la plus belle des médailles. De grosses occasions de buts sauvées de part et d’autre à quelques centimètres près, une véritable prouesse de combativité après 40 minutes de jeu et toute une compétition dans les jambes. Comme le dit si bien le commentateur : quoi qu’il arrive, à la fin, il y aura des pleurs des deux cotés… Mais finalement,après un coup franc aux 5 mètres, les Kiwis ont jeté leur dernières forces dans la bataille, et après une grosse poussée collective vient la libération signée Gabi Steer après une mort subite de … 13 minutes ! Les néo-zélandaises sont sur le toit du monde, non sans peine !
C’est donc après 53 minutes de jeu effectif que la Nouvelle Zélande remporte cette guerre indécise, qui, comme la guerre de cent ans, a duré encore plus longtemps que ce que l’on pourrait penser (et, ironie oblige, voit une fois de plus les anglais perdre à la fin), mais surtout, comme la guerre de cent ans, a marqué l’histoire… du hockey subaquatique.
Photo @ Yuri V. Huynh
