Publié le 2 février 2023
De joueur à coach il n’y a qu’un battement de palmes ! Huitième des derniers championnats du monde à Québec, c’est désormais dans la peau du sélectionneur des Elites Canadiennes que Marie-Renée Blanchet prépare les prochains en Australie. Entretien.
Quel souvenir gardez-vous de la huitième place à la maison à Québec ?
J’étais joueuse à l’époque et je savais que ça allait être mon dernier championnat du monde. J’avais déjà pris la décision avant la compétition. C’était très spécial de finir à la maison, j’en ai des souvenirs très amusants. On s’entraîne toujours dans cette piscine donc on reste rattrapé par ces moments.
En même temps, c’était un résultat extrêmement décevant pour l’équipe donc les souvenirs sont partagés. J’adore parler de la compétition, du fait que tout le monde était là, de la piscine, de l’atmosphère… C’était tellement amusant, mais en même temps très décevant niveau résultat pour nous.
On n’avait pas tellement d’objectif niveau résultat. On a disputé un excellent quart de finale contre la Nouvelle-Zélande où il y avait 1-1 à la mi-temps. On était vraiment dans le match et on sentait que ça pouvait le faire. On n’a jamais réussi à s’en remettre physiquement et mentalement. On avait tout donné donc c’est devenu difficile pour nous de se remettre dedans. La Nouvelle-Zélande était plus forte, mais ce sont des petits détails qui ont fait la différence, c’est ce qu’on a réalisé.
On aurait pu gagner les matchs suivants, mais on n’en avait plus suffisamment de force mentale et de physique. On a appris de ça et ça nous a motivées pour la suite.
Qu’est-ce que ça fait de passer de joueuse à coach ?
C’est venu peu de temps après Québec. On a eu quelques conversations avec les filles. La préparation pour les prochains mondiaux a commencé peu de temps après Québec. Ce n’est que quelques mois plus tard que j’ai déposé ma candidature et que j’ai été nommée coach. En novembre 2018, je crois. C’était un changement rapide pour moi mentalement, mais ça veut dire qu’on avait les deux ans jusqu’à 2020 pour s’y habituer.
Comment ça s’est passé ?
Ça se passe bien ! J’ai longtemps été la capitaine de l’équipe et j’ai aussi travaillé avec les coachs pour faire notre préparation physique à l’époque. Je pense que j’avais déjà une position de leader avec la plupart des joueuses. On a eu de nouvelles têtes donc globalement ça se passe bien. Les filles ont été super pour gérer cette transition. Je pense pas être trop directive dans mon coaching. Ça doit venir des joueuses dont certaines sont très expérimentées. C’est plus un partenariat pour l’instant et j’adore ça.
Sept joueuses de l’aventure 2018 sont présentes. Est-ce important de préserver une certaine continuité ?
En tant que sélectionneur, je voulais avoir la meilleure équipe possible, car on a réussi à maintenir notre programme physique pendant la pandémie du mieux qu’on a pu. On s’entraînait ensemble sur Zoom, on a fait beaucoup de réunions donc je crois qu’on a réussi à développer les nouvelles joueuses. Évidemment, celles qui reviennent forment un ensemble très fort. Certaines sont là depuis 1998 ! Melanie Johnson est une légende, elle va disputer son douzième championnat du monde. On a des joueuses qui étaient là en 2006, qui ont gagné des médailles avec cette équipe, certaines depuis 2012 et d’autres qui nous ont rejoint donc c’est un bon mélange entre vétérans et nouvelles joueuses
Avez-vous un mode de préparation particulier ?
Je crois que la plupart des pays commencent à comprendre l’importance de la préparation physique et à avoir un programme d’entraînement. Je crois que l’on a été un des premiers pays à le faire. Si tu regardes 2013 où on ne s’entraînait pas de manière planifiée, on perdait 15-0 contre des équipes comme la Nouvelle-Zélande. Quand on a commencé à s’entraîner en groupe et à développer un programme d’entraînement … On termine toujours huitième, mais où on est capable de faire 1-1 à la mi-temps contre la Nouvelle-Zélande en quart de finale.
Même si sur le papier, le Canada n’a pas progressé, nos performances aux mondiaux sont meilleures donc on espère continuer à faire mieux aux prochains
Quel est l’objectif du Canada pour la compétition ?
On a eu une discussion avec l’équipe lors du Battle at Altitude (Denver). Je crois qu’en 2018, toutes les équipes dans le top 8 auraient pu jouer le titre. Ce sont les petits détails qui ont fait la différence. Quand on arrive à ce stade, ça se joue vraiment à l’exécution de ces détails et on travaille dur là-dessus. On y va pour ça. On veut jouer du mieux qu’on peut et je crois qu’on ne peut le faire que si on vise le titre.

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