Publié 8 février 2023
C’est avec seulement deux joueurs ayant disputé les derniers championnats du monde et un nouveau sélectionneur que l’équipe Elite masculine du Canada se prépare pour les mondiaux en Australie cet été. Entretien avec Charles Savard, un des deux rescapés et capitaine de l’équipe ainsi qu’Andrei Savu, sélectionneur canadien depuis fin 2021
Charles, quel souvenir gardes-tu de la neuvième place à Québec en 2018 ?
C’est un mauvais souvenir pour nous parce que nous espérions un meilleur résultat, mais c’était aussi super excitant de faire partie de cette équipe, d’accueillir les mondiaux à Québec qui est également là où je vis. On pense qu’on aurait pu finir dans le top 8 et on y était proche puisqu’on a fini 9e. C’est le même résultat qu’en Afrique du Sud deux ans auparavant donc on espérait faire mieux.
Vous n’êtes que deux à avoir fait partie de l’équipe de 2018, qu’est-ce que ça te fait de repartir avec un tout nouveau groupe ?
C’est excitant d’avoir un nouveau groupe. J’aurais aimé avec un groupe avec davantage de joueurs d’expérience, mais on a des gars qui en ont dans les compétitions jeunes. Être dans une position de leader par rapport à eux est stimulant, car j’ai de l’impact pour établir nos objectifs et sur la manière de les atteindre. L’un de mes objectifs personnels est que cette année, on puisse construire une base solide qui fera partie du projet pendant des années.
Pour toi Andrei, était-ce une volonté de partir avec une majorité de nouveaux joueurs ?
On a dû s’adapter aux joueurs qui peuvent jouer parce que les championnats sont en Australie donc peut-être que certains joueurs ne pouvaient pas s’y rendre cet été. Les situations personnelles changent, le COVID … Ça a affecté certains joueurs qui envisageaient d’y aller avant, mais qui ne pouvaient plus après 2020, qui était l’année où le championnat était censé avoir lieu à la base.
On a des jeunes joueurs et honnêtement, j’apprécie le fait qu’ils soient jeunes et moins expérimentés, car ce sont des éponges. Depuis qu’on a commencé à travailler ensemble, tous les joueurs ont beaucoup progressé. C’est génial de construire ça ensemble et je sens qu’ils ont un plus grand sentiment d’appartenance à l’équipe maintenant.
Si tu as une base de 7-8 joueurs dans l’équipe et que tu ajoutes des nouveaux joueurs, c’est plus dur pour eux de s’adapter et de sentir que c’est aussi leur équipe. Là, vu que la majorité des joueurs sont nouveaux, ils arrivent avec un niveau plutôt similaire. Il y a quelques joueurs qu’ils admirent, ils arrivent ensemble et deviennent plus forts ensemble.
Comment es-tu devenu sélectionneur du Canada ?
Je joue depuis longtemps et j’ai toujours coaché, mais jamais de sélection nationale, c’était un de mes objectifs. Quand l’opportunité s’est présentée, je l’ai saisi. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, car je ne savais pas quels seraient les autres coachs potentiels. J’étais très heureux d’avoir l’opportunité de le faire et je pense que le fait que ce soit une équipe en développement soit à mon avantage. On peut travailler ensemble, en équipe plutôt que d’avoir des joueurs qui ont déjà des attentes et peut-être des opinions qui seraient contre productives au développement de l’équipe.
Quels sont tes projets avec cette équipe ?
Je pense qu’il faut vraiment construire chaque joueur individuellement, car ils sont moins expérimentés. Notre objectif principal est de les faire progresser. Au lieu de me préoccuper de l’équipe dans son ensemble, ce qui peut sembler contre-intuitif, ma stratégie est de prendre les plus grosses lacunes et d’essayer de les combler. De travailler sur les choses qui nous apporteront le plus de bénéfices. J’essaye de les faire aller à des compétitions. Dans beaucoup d’autres pays, surtout en Europe où les distances sont plus courtes, il y a beaucoup plus de clubs et les joueurs jouent souvent ensemble. Ici, ce n’est pas trop le cas. C’est difficile mais stimulant de parvenir à créer un collectif malgré tout.
Quels sont les objectifs du Canada pour les championnats du monde 2023 ?
C’est une équipe en développement donc l’objectif est vraiment de gagner de l’expérience pour les joueurs et terminer la compétition en se disant qu’on a donné le meilleur de nous-mêmes. Le résultat viendra de lui-même. La clé est d’être heureux, d’être motivé et de se servir de ce qu’on a appris pour qu’on fasse mieux pour les prochains mondiaux. Le but est de faire au moins aussi bien que ce qui a été fait, mais on verra.
