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La Suisse, le carrefour des civilisations

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Publié le 19 juillet 2022

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A certains endroits du globe, quelques irréductibles hockeyeurs partagent leur passion, allant même jusqu’à créer des clubs. De l’Afrique à l’Amérique en passant par l’Europe et l’Asie, focus sur ces pays peu connus du hockey subaquatique. Onzième épisode avec la Suisse !

Au pied des Alpes, on a déchaussé les skis pour enfiler des palmes. La Suisse est un des pays les plus cosmopolites d’Europe et peut-être même au monde. Ce multiculturalisme se traduit par les nombreuses langues parlées dans le pays et les différentes nationalités qui le peuplent. Le sport étant le reflet de la société, il ne fait pas exception, bien au contraire. “Notre club est une représentation de la Suisse, un pays multinational” confirme Richard Deverson, membre de l’équipe nationale néo-zélandaise lors des mondiaux de Montréal en 1991, désormais représentant de la fédération suisse à la CMAS. “Je crois qu’on a au moins huit nationalités représentées au sein de notre club de Zurich” précise Olivier Ly, joueur français de Zurich évoluant également en D1 avec Franconville.

Un Français et un Néo-Zélandais pour parler de l’histoire du hockey subaquatique en Suisse, difficile de faire plus représentatif de ce multiculturalisme !

L’histoire du hockey subaquatique en Suisse débute dans les années 1970-1980 à la piscine de Kloten, une commune du canton de Zurich. “Certaines personnes qui, je crois, travaillaient pour Swiss Airlines, ont eu des relations avec les personnes qui construisaient la piscine à l’époque. Ils ont fait en sorte qu’il y ait des marquages au sol pour le hockey subaquatique. ” nous raconte Richard. Une histoire sans lendemain, car ce n’est qu’en 2009, à la piscine Oerlikon de Zurich, que le hockey a de nouveau refait surface dans le pays. Cela est dû en grande partie à l’arrivée de Martin Reed, ancien membre de l’équipe de Grande-Bretagne et arbitre international. “Martin et Silvania Avelar ont été les figures de proue à l’époque” ajoute Richard.

Silvania Avelar et Martin Reed

Contacté par Martin Reed via un ami commun, l’ancien international néo-zélandais n’était, à l’époque, pas très convaincu par les entraînements, qui se déroulaient sur une ligne d’eau. “On ne faisait que nager avec 2-3 personnes qui poussaient le palet. Je me disais que ce n’était pas très intéressant pour moi donc je ne venais qu’une à deux fois par an.” Finalement, après le départ de Richard, Martin Reed et Silvania Avelar sont parvenus à faire grandir le sport progressivement en augmentant le nombre de joueurs et en obtenant la moitié de la piscine pour s’entraîner. “A l’époque, ils participaient à quelques tournois en Europe avec des équipes mixtes comme la Parmacup” précise Olivier Ly.

Les clubs suisses ne sont pas légion. Deux à Zurich, un à Bâle et un à Berne. Ces clubs participent chaque année au Swiss Trophy, une compétition créée en 2018 organisée par un club différent chaque année. Dans ce tournoi, on retrouve des clubs proches de la frontière suisse comme celui d’Annemasse, en France. Pas un problème pour Olivier. “On les considère comme faisant partie de la communauté suisse”. Le Swiss Trophy n’est cependant pas considéré comme un championnat national. Un problème que la fédération suisse tente de résoudre et qui pourrait aider le pays à s’étendre à l’international.
Je crois qu’il est nécessaire d’avoir un championnat national pour concourir à l’international en tant que pays” analyse Richard. 

1er Swiss Trophy à Zurich

Avec un vivier de joueurs suisse limité, il est compliqué de former une équipe nationale. “On n’a pas le niveau et les joueurs n’ont pas forcément d’intérêt à former une équipe nationale. Le plus gros tournoi qu’on a fait, ce sont les Euroclubs en 2015 où on a réussi à rassembler une équipe. ” admet Olivier Ly. “C’est un sujet qu’on évoque au niveau du comité, personnellement, je pense que ce serait cool. ” ajoute Richard. A noter que des camps d’entraînement annuels de trois jours sont organisés depuis 2014 avec, parfois, l’aide de coach étrangers comme Sarah Cuvelier et Paul Barro (France).

Le hockey suisse peut compter sur des joueurs venus de France comme Olivier ou encore Marie Clermont, d’Allemagne, d’Irlande ou encore de Pologne pour continuer à progresser. La victoire du club de Zurich lors de l’édition 2022 du tournoi du Léman montre que le pays avance dans la bonne direction. L’avenir nous dira si, avec un petit groupe de jeunes qui commence à se montrer à l’image de Fifine Boldt (Mulhouse), le hockey suisse atteindra les sommets.

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