A certains endroits du globe, quelques irréductibles hockeyeurs partagent leur passion, allant même jusqu’à créer des clubs. De l’Afrique à l’Amérique en passant par l’Europe et l’Asie, focus sur ces pays peu connus du hockey subaquatique. Huitième épisode avec l’Ecosse !
Dans les terres les plus au Nord du Royaume-Uni, il y a l’Ecosse, territoire britannique depuis 1707. Historiquement, son peuple a très souvent fait preuve d’un fort patriotisme. Une fierté nationale dont le sport est un excellent moyen d’expression.
En 1997, l’équipe nationale masculine d’Ecosse est invitée pour les championnats d’Europe de Reims. Une compétition qu’elle va terminer à la quatrième place derrière la France, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, dont l’équipe était uniquement composée de joueurs anglais. « Beaucoup d’équipes européennes débutaient comme l’Italie et l’Allemagne. L’Espagne n’était pas non plus aussi forte qu’aujourd’hui. Je ne pense pas qu’on terminerait aussi haut à présent. » relativise Tim Dale, ancien capitaine de la sélection écossaise. Cette excellente performance reste encore de nos jours le seul fait d’arme de l’Ecosse dans une compétition internationale de sélections organisée par la CMAS.
L’Ecosse : fournisseur de talent
La plus haute entité du sport subaquatique ne reconnait que l’entité de Grande-Bretagne et non la fédération écossaise. Impossible donc pour l’Ecosse de concourir en tant que nation indépendante. « C’est dommage mais je comprends. Ce serait bien que des joueurs qui n’ont pas pu accéder à l’équipe nationale britannique puisse être invitée dans des compétitions internationales et représenter l’Ecosse. » Les joueurs les plus talentueux du pays ont la possibilité de jouer pour la puissante Team GB. Tim a été le premier joueur écossais à jouer pour l’équipe Elite de Grande-Bretagne. Il a également coaché l’équipe féminine Elite lors des mondiaux 2018 à Québec. Au total, une vingtaine de joueurs du pays des Highlands ont réussi à accéder à cette sélection. Les exemples les plus récents sont Lauren Aisbitt et Michelle McWhinnie lors des championnats d’Europe 2019, Helen LeMar en 2017 et Danielle Ritchie aux mondiaux 2016. Lors des derniers mondiaux jeunes en 2019, l’Ecosse a également eu deux représentants en U24 : Martin John-Turner et Maddy Walker.
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« La dernière fois que les Elites Filles ont remporté le championnat du monde, trois ou quatre d’entre elles venaient des Orcades«
Si l’Ecosse ne peut pas participer à des compétitions officielles en tant que nation, elle a trouvé le moyen de pouvoir représenter son pays : le championnat d’Europe des clubs. Une compétition prise très au sérieux par les écossais. « On fait trois à quatre camps d’entraînement par an avec les meilleurs joueurs écossais pour déterminer qui va aux Euroclubs. » Des joueurs venant de tout le territoire et particulièrement des Orcades, un archipel au nord du pays. S’il peut paraître isolé, c’est pourtant lui qui domine le championnat national écossais depuis une dizaine d’années, en plus d’avoir fourni trois des quatre dernières joueuses internationales britanniques originaire de l’Ecosse (Aisbitt, LeMar et Ritchie) . »La dernière fois que les Elites Filles ont remporté le championnat du monde, trois ou quatre d’entre elles venaient des Orcades » ajoute Tim Dale. L‘ascension de ce club atypique est en partie due à un homme : Alistair Skene. Un professeur qui a fait pratiquer le hockey subaquatique a ses élèves. « Les journaux locaux ont fait des articles à ce sujet, comme ils auraient pu le faire pour n’importe quel autre sport. » Une publicité bienvenue qui a permis à l’Octopush de prendre de l’ampleur sur l’archipel ainsi que d’avoir le succès qu’il a eu et qu’il continue d’avoir.
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Avant les Orcades, la domination nationale, a varié entre plusieurs clubs. Au début des années 2000, Aberdeen et Inverness se disputaient le titre de champion d’Ecosse, c’en est suivi l’ère d’Edimbourg et enfin celle des Orcades. Parmi ces 20 ans de compétition, l’Ecosse a régulièrement eu un représentant dans le tournoi phare de Grande-Bretagne, le Nautilus. Glasgow et Edimbourg en leur temps et les Orcades jusqu’à cette année (2021), tous ont fréquenté la D1 britannique. De quoi faire relativiser Tim Dale sur le fait que l’Ecosse soit intégré à la fédération britannique : « On a toujours eu une équipe au top et je pense que si on était hors de la BOA (British Octopush Association) on ne serait pas aussi fort. On aurait une équipe dominante mais on ne progresserait pas. » L’Ecosse ne comporte que neuf clubs dont deux universitaires, la possibilité de participer au Nautilus permet de jouer avec un nombre plus important et varié d’adversaires. L’émancipation de l’Ecosse vis-à-vis de la fédération britannique ne semble donc pas être d’actualité.
L’Ecosse fait partie intégrante du hockey subaquatique britannique. Fournisseur de talents pour les différentes équipes nationales depuis des années, tout paraît être en ordre pour que cela continue ainsi. Pour autant, les championnats d’Europe des clubs vont revenir et la fierté de pouvoir représenter son pays en compétition internationale viendra de paire. Deux territoires en un, un modèle qui vaut pour l’Ecosse, mais également pour le Pays-de-Galles…

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